Comment baptiser le logiciel de rédaction de procès-verbaux qui devait projeter le travail de la police judiciaire à l’ère du numérique ? Le 11 juillet 2017, alors que le projet d’un nouvel outil informatique bat déjà de l’aile, une note que Le Monde a pu consulter retrace le cheminement d’un processus lancé par un groupe de travail du ministère de l’intérieur, réuni grâce à des « vecteurs de communication innovants », soit un blog et un forum Intranet. Le rédacteur de cette note, conseiller « technologies de sécurité intérieure » du directeur général de la police nationale de l’époque, Jean-Marc Falcone, en est convaincu : pour remotiver les troupes, les associer au développement d’un outil informatique à l’« ergonomie moderne et intuitive » et lancer une « amorce dans la conduite du changement », il convient de « changer rapidement le nom du futur logiciel ».

Cette stratégie constituerait en outre un excellent moyen de « confirmer la réalité (…) de ce projet de refonte, éviter la diffusion de fausses informations sur le projet et garder la maîtrise des informations justes ». En résumé, ce changement de nom permettrait de favoriser « l’acceptation d’un nouvel outil de travail » – toujours en cours de développement huit ans plus tard.