Ils sont venus de la République démocratique du Congo (RDC) pour raconter l’indicible. Depuis lundi 1er décembre, les témoins se succèdent devant la cour d’assises de Paris pour décrire les atrocités qu’ils ont subies en octobre 2002, lorsque le Congolais Roger Lumbala était un seigneur de guerre de la Province orientale, qui comprend l’actuelle Ituri, dans l’est de la RDC.
Agé de 67 ans, Roger Lumbala est poursuivi devant le tribunal parisien pour complicité de crimes contre l’humanité en vertu de la compétence universelle, un principe qui permet à un Etat de juger les auteurs de crimes imprescriptibles quel que soit le lieu où ils ont été commis. L’ex-chef de guerre, qui n’assiste pas aux audiences depuis le début de son procès, le 12 novembre, car il conteste la compétence de la cour, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Les faits se sont déroulés au cours de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), déclenchée par l’offensive du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un mouvement soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, contre le président Laurent-Désiré Kabila (1997-2001). Roger Lumbala dirigeait alors le Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un groupe dissident du RCD, créé en juin 2000. Son objectif était de prendre le contrôle de la Province orientale et de ses mines (or, coltan…). Cette opération, qui fera près de 170 morts, portait un nom sans équivoque : « Effacer le tableau ».