A Megève, sur la piste des chalets

Sur la route Edmond-de-Rothschild qui sillonne les hauteurs de Megève, en direction du mont d’Arbois, entre les grands sapins et les hôtels cossus, plusieurs chalets aux détails singuliers se distinguent dans le paysage. Avec ses poutres horizontales multicolores au-dessus d’une loggia creusée dans la façade de bois sombre, ses volets blancs à bordure rouge et son garde-corps graphique encadrant un balcon filant, le chalet L’Igloo ne ressemble ainsi à aucun autre. Il est l’œuvre d’Henry Jacques Le Même, un architecte méconnu du grand public qui a pourtant façonné le visage de la cité savoyarde, aujourd’hui plus connue pour l’hôtellerie de luxe de la station de ski que pour son patrimoine architectural.

« Je ne cède à aucune mode », affirmait Henry Jacques Le Même. Dans les années 1920, il a toutefois été le bâtisseur le plus prisé de la station naissante, sollicité par toute la jet-set de l’époque, désireuse de se faire construire un objet architectural nouveau : le chalet. Le Grizzli, La Hutte, L’Ours blanc, Le Torrent, Le Cairn et une cinquantaine d’autres réalisations aux noms évoquant un conte de Noël continuent – à côté des pastiches de vieilles fermes, de restaurants gastronomiques et de boutiques de luxe – à donner à Megève un charme et une identité propres.

Menacé par la pression foncière, ce patrimoine est aujourd’hui au cœur d’enjeux autour de sa sauvegarde. Car, bien que précurseur, le travail de l’architecte est moins valorisé que celui de certains de ses contemporains, à l’instar de Charlotte Perriand, qui dessinera plusieurs décennies plus tard le visage des Arcs.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario