Dites-moi ce que vous jetez et je vous dirai qui vous êtes. Comprendre la société à partir de nos rebuts constitue le fil rouge du travail d’Octave Debary depuis deux décennies. Dans son nouvel essai, Retourner le monde, l’anthropologue poursuit, avec le même entrain, son enquête sur ce qui résiste à la disparition en s’intéressant aux petits arrangements auxquels on procède pour « accommoder les restes de l’histoire ». Entendez, aussi bien, les objets que l’on chasse délibérément de notre mémoire et ceux auxquels on délègue le pouvoir de la conserver.

A partir de rencontres, notamment avec des artistes qui tentent de « remettre le monde à l’endroit » – mais aussi avec un écrivain, un historien, un anthropologue –, l’auteur présente une série de dispositifs abordant la relation que nous établissons entre nos objets et notre mémoire. Il s’attarde sur le travail de l’Allemande Swaantje Güntzel, qui s’efforce, dans ses performances, de nous rendre nos ordures en nous rappelant que la nature, contrairement à la culture, ne produit pas de déchets. Sa spécialité ? Interpeller les passants dans l’espace public en créant des scènes féeriques, vêtue en Petit Chaperon rouge (Platisphere, 2013) ou naviguant sur un fjord danois (Blowback II, 2015) dans un pédalo en forme de cygne.

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