Xavier Bertrand prend ses distances avec Nicolas Sarkozy, au moins sur un point. Selon les extraits de son prochain livre publiés dimanche 7 décembre dans La Tribune, l’ancien président a assuré à Marine Le Pen qu’il ne s’associerait pas à un éventuel « front républicain » contre le RN et plaidé pour un « rassemblement le plus large possible » à droite. Interrogé sur ce point dans « Questions politiques » sur France Inter, France Télévisions et Le Monde, le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France a pour sa part assuré que son « combat » tenait toujours « contre les extrêmes » : « ni LFI ni Rassemblement national ».

« Les extrêmes aujourd’hui cherchent à diviser une société française qui est déjà beaucoup trop fracturée, estime Xavier Bertrand, un des rares cadres de LR à rejeter publiquement une alliance avec le RN. C’est la raison pour laquelle je continuerai à me battre contre Jean-Luc Mélenchon et contre M. Bardella. »

« Je préfère les positions politiques de Nicolas Sarkozy de 2007 », a fait valoir Xavier Betrand, sans pour autant attaquer de manière frontale l’ex-chef de l’Etat. « A l’époque l’UMP, le mouvement de Jacques Chirac [devenu depuis LR], c’était : aucune collusion avec les extrêmes. Je pense qu’en politique, la cohérence c’est important. Et je reste exactement sur la même ligne. » Et d’ajouter qu’il a « plus d’ambition pour [sa famille politique] que de la voir courir derrière le Rassemblement national ou devant le Rassemblement national ».

A l’approche des municipales de mars et à moins de dix-huit mois de la présidentielle, l’hypothèse d’une « union des droites » gagne du terrain dans les esprits chez LR, mais les dirigeants du parti cultivent le flou avec des déclarations contradictoires.

Une confusion entretenue mercredi par Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau : le patron des députés LR a plaidé sur TF1 pour un « tout sauf LFI » aux municipales, y compris en votant pour un candidat RN, tandis que le chef du parti a démoli quelques minutes plus tard sur Sud Radio ce même Rassemblement national en dénonçant son « ADN socialiste ».

Autre moment de cacophonie : le lancement à quelques minutes près par Bruno Retailleau et son prédécesseur Eric Ciotti, qui s’est allié à l’extrême droite, de deux pétitions différentes avec pourtant le même objectif de soutenir les médias de la galaxie Vincent Bolloré.

Un méli-mélo qui se reflète dans les sondages, à l’image de celui réalisé par Odoxa pour Le Figaro il y a quinze jours, où autant d’électeurs LR se déclaraient favorables à une alliance avec le RN qu’avec le camp présidentiel.

Dans son livre sur son incarcération, Nicolas Sarkozy juge, lui, que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». Xavier Bertrand, pour sa part, s’y refuse fermement : « l’“union des droites”, non, c’est l’union de la droite avec l’extrême droite », déclare-t-il. « Qu’il y aille, au Rassemblement national ! »

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