La situation à Cotonou restait incertaine, dimanche 7 décembre dans l’après-midi, mais le Bénin semble bien avoir été sur le point de rejoindre la longue liste des pays africains ayant connu un coup d’Etat militaire ces cinq dernières années, dix jours après un putsch en Guinée-Bissau, et moins de deux mois après un précédent à Madagascar. Après une matinée confuse, durant laquelle des tirs ont retenti dans la capitale économique et des militaires ont affirmé avoir pris le pouvoir à la télévision nationale, le gouvernement a annoncé que cette tentative de coup d’Etat avait été « mise en échec ».
Il était environ 7 h 30 lorsque des rafales ont été entendues autour de la résidence du président Patrice Talon, située dans le centre de Cotonou, à proximité de l’ambassade de France. Quelques instants plus tard, huit militaires sont apparus à la télévision nationale, la SRTB. En tee-shirt et gilet pare-balles, fusil d’assaut autour du cou et casque mal ajusté, leur porte-parole a annoncé que le « Comité militaire pour la refondation [avait] démis le président de ses fonctions » et désignait le lieutenant-colonel Pascal Tigri comme son meneur.