Lors d’un débat à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, Emmanuel Macron a confirmé, mercredi 10 décembre, qu’il souhaitait « imposer à tous les réseaux sociaux la vérification de l’âge » des utilisateurs et les interdire en dessous de « 15 ou 16 ans », dans le cadre d’un projet de loi déposé début 2026. Une volonté déjà exprimée avant les élections législatives, à la mi-juin 2024.

La semaine dernière, le chef des députés macronistes, Gabriel Attal, avait annoncé qu’une proposition de loi interdisant les réseaux sociaux avant 15 ans serait débattue à l’Assemblée nationale le 19 janvier.

« Le consensus est en train de se forger » sur la question, a-t-il estimé, rappelant que « l’Australie vient de le faire » pour les moins de 16 ans. « Plus on augmente le temps d’écran, plus les performances éducatives chutent (…), plus on augmente le temps d’écran, plus les problèmes de santé mentale augmentent », a expliqué le chef de l’Etat devant des lecteurs et des journalistes d’Ouest-France lors d’un échange consacré à « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux », sur le modèle de ce qu’il avait fait à Toulouse (Haute-Garonne), Arras (Pas-de-Calais) ou Mirecourt (Vosges) ces dernières semaines.

« Mon enfant, s’il est dans une formule 1 et qu’il allume le contact, je n’ai pas envie qu’il gagne la course, j’ai juste envie qu’il descende de la voiture », a-t-il argumenté. « Je veux d’abord lui apprendre le code et être sûr que la voiture fonctionne, lui apprendre à conduire sur une autre voiture », a-t-il insisté.

Sans se référer directement à ce texte, Emmanuel Macron a proposé plusieurs comparaisons, dont celle de l’obligation désormais faite aux sites pornographiques de vérifier l’âge des utilisateurs. « Ça fonctionne, a-t-il estimé, cette technique, on peut l’utiliser pour les réseaux sociaux. » « On a interdit l’alcool aux mineurs dans notre pays il y a des décennies de ça », a poursuivi le président.

Aujourd’hui, « tout le monde a compris que ce n’était pas bon et là, ce qu’il faut qu’on fasse, c’est qu’on envoie à toutes les familles et tous les jeunes un message qu’avant 15-16 ans, [les réseaux sociaux], ce n’est pas bon ». Pour aboutir à ces conclusions, le chef de l’Etat se fonde sur les travaux d’une commission de dix experts chargés, en janvier 2024, d’évaluer les conséquences de l’exposition des jeunes aux écrans.

L’idée directrice de ces rencontres organisées avec la presse régionale est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 régissant les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des « décisions concrètes » début 2026.

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