Colette Soulages, la lumineuse gardienne du génie du noir

Au Musée du Luxembourg, à Paris, ses initiales apparaissent sobrement au bas de certains cartels, sous le nom de son mari. « Collection C.S., pour Colette Soulages » : ce lundi de novembre, la voix de la guide, Patricia Clément, grésille dans le casque des visiteurs qui découvrent les œuvres sur papier de Pierre Soulages, moins connues que ses célèbres Outrenoir.

Au fil de l’exposition « Soulages, une autre lumière » défilent des tableaux aux grandes bandes de couleurs sombres, noires, marron, parfois opaques, souvent translucides, qui contrastent avec le blanc du support. Fragiles et massifs, ils éclairent une facette essentielle de l’une des figures majeures de l’abstraction.

Si la femme du peintre a choisi la discrétion, elle irrigue toute l’exposition. Pas seulement parce que Colette Soulages a prêté une cinquantaine d’œuvres sur les 130 présentées, mais aussi parce que l’idée est née d’une ébauche de livre qu’elle avait en tête. Après la mort de son mari, en 2022, elle a commencé à rassembler ces peintures sur papier, à les dater, à les faire maroufler pour certaines, jusqu’à ce qu’Alfred Pacquement lui propose de les montrer.

Ancien directeur du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou), ce spécialiste de Soulages est devenu, depuis plus de cinquante ans, un intime de la famille. « J’ai essayé de respecter au maximum le choix des œuvres que Colette avait mises dans son projet, la maquette qu’elle avait conçue et le déroulé à travers son regard à elle, détaille le commissaire de l’exposition. Ce qui est tout à fait exceptionnel, c’est qu’elle est en grande partie l’auteur de cette sélection. »

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