Pour Moscou, la diplomatie n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens. Depuis le début des discussions avec les Etats-Unis en vue d’un « accord de paix » en Ukraine, Vladimir Poutine applique plus que jamais cette tactique héritée de la période soviétique : le chef du Kremlin tente d’obtenir par la négociation ce qu’il n’a pas réussi à emporter par la voie militaire.

Soucieux de présenter la Russie en position de force, il multiplie les déclarations au sujet de l’avancée de ses troupes, pourtant très modestes et au prix d’énormes pertes. L’objectif est clair : faire croire à une victoire russe inéluctable, accentuer la pression sur les Américains et les Européens pour imposer ses exigences maximalistes, et obliger Kiev à céder d’importants territoires, dont certains n’ont même pas été conquis par les forces de Moscou.

La Russie, qui occupe 20 % du territoire ukrainien, prétend ainsi avoir pris la ville de Pokrovsk, alors qu’elle n’en a qu’un contrôle partiel, selon les analystes militaires. Le Kremlin veut reproduire le scénario qui lui avait été bénéfique pendant la guerre du Donbass, en 2015, lorsque l’encerclement de l’armée ukrainienne à Debaltseve avait contraint Kiev à signer l’accord de Minsk II, défavorable à l’Ukraine.

De la même manière, M. Poutine a affirmé à la presse, le 2 décembre, juste avant sa rencontre au Kremlin avec l’envoyé de Donald Trump Steve Witkoff, que les forces russes contrôlaient Koupiansk depuis plusieurs semaines, alors qu’une partie est toujours sous contrôle ukrainien, selon le site ukrainien DeepStateMap, qui cartographie quotidiennement la ligne de front.

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