Il y a les écrivains qui publient tous les deux ans, sinon tous les ans. Pas besoin de guetter leur nouveau roman : le voilà déjà en librairie. Et puis il y a une autrice comme Valérie Manteau, découverte en 2016 avec le térébrant Calme et tranquille, révélée au plus grand nombre en 2018 avec Le Sillon (tous deux publiés au Tripode), sacré d’un prix Renaudot surprise – il ne figurait pas parmi les finalistes – … et quelque peu disparue, par la suite, des radars éditoriaux.

Au cours des sept années écoulées depuis ce récit admirable, entêtant, consacré à Hrant Dink, journaliste et militant turc de la cause arménienne, assassiné en 2007, et au délitement de l’Etat de droit en Turquie, on a surtout vu son nom au bas de tribunes concernant le mal-logement à Marseille, la ville d’adoption de cette Parisienne née en 1985 – elle s’est engagée dans des collectifs après l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, qui ont tué huit personnes en novembre 2018. Mais de nouvel ouvrage, que couic. Au grand dam de ceux qu’avaient emballés, dans ses deux premiers textes, son regard oblique, sa sensibilité de vif-argent, son humour navré, le désarroi dont elle faisait une force, la délicatesse avec laquelle elle mêlait le politique et l’intime. Cette longue attente était en soi une raison de se précipiter à l’annonce de son nouveau texte, Entre chiens et loups.

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