Il n’a pas fallu deux minutes avant la première volée de bois vert. « Bon, qu’est-ce que vous voulez savoir ? », attaque Mme B., 93 ans, à l’arrivée de son mandataire judiciaire dans la chambre de son Ehpad. « Déjà, comment allez-vous ? », s’enquiert Thomas Laurent, 35 ans, brun calme aux yeux foncés. « Vous en avez rien à foutre ! », rétorque la retraitée, atteinte d’Alzheimer. « Je n’en ai pas rien à foutre, sinon je ne serais pas là, lui fait-il observer. Je suis votre mandataire judiciaire, je gère vos papiers et vos besoins depuis plusieurs mois. » « Oui, non j’ai pas besoin », balaie-t-elle.

Le juge des contentieux de la protection de Caen a placé Mme B. en curatelle renforcée, estimant ses facultés cognitives altérées par la maladie. Il a désigné Thomas Laurent comme curateur, faute d’accord entre les quatre enfants. C’est donc lui qui perçoit les revenus de la nonagénaire, règle ses dépenses et l’assiste dans les décisions importantes, en s’assurant qu’elle va bien – une curatelle simple l’aurait cantonné à un rôle de conseil et de surveillance.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario