José Antonio Kast, 59 ans, a l’air satisfait d’un enfant content de sa blague. Le candidat ultraconservateur, favori pour le second tour de l’élection présidentielle chilienne organisé dimanche 14 décembre, vient de réussir, encore une fois, à éluder toute précision sur ses intentions en cas d’élection. « Allez-vous, oui ou non, gracier Krassnoff ? », insiste pour la énième fois la journaliste le 3 décembre, lors de l’avant-dernier débat télévisé, en présence de l’adversaire de José Antonio Kast, la communiste Jeannette Jara, 51 ans.

L’ex-brigadier Miguel Krassnoff, 79 ans, membre de la DINA, la sinistre police secrète d’Augusto Pinochet, a été condamné à plus de mille ans de prison pour crimes contre l’humanité commis pendant la dictature (1973-1990). A la question posée, José Antonio Kast, admirateur du régime pinochétiste, répond à côté, tergiverse, joue la montre. Quand la journaliste lui signale qu’il ne reste plus de temps au chronomètre, le candidat hausse les épaules et lâche : « Les règles sont les règles » et se mure dans le silence, sourire en coin.

A la même question, Jeannette Jara a répondu un « non » franc et massif. « La stratégie de Kast a été d’en dire le moins possible, mais c’est encore plus flagrant dans l’entre-deux-tours, explique le politiste Antoine Maillet, enseignant à l’université du Chili. Il sait déjà qu’il va gagner, il n’a pas besoin de débattre ni de donner de détails sur ses propositions. »

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