Cédric Philibert est un chercheur plutôt optimiste sur la transition énergétique. Expert pendant dix-neuf ans à l’Agence internationale de l’énergie, il a publié en octobre Climat. Les énergies de l’espoir (Les Petits Matins, 224 pages, 20 euros). Selon lui, les choix industriels faits par la Chine vont permettre d’accélérer la décarbonation de l’énergie dans ce pays, mais aussi dans d’autres.
Ce qui est certain, c’est que si le plus grand pollueur ne se dépollue pas, on ne sauvera pas la planète. La bonne nouvelle, c’est que la Chine a commencé à le faire. C’est l’aboutissement d’une stratégie qui a débuté il y a une quinzaine d’années. Les émissions chinoises de gaz à effet de serre ont atteint un plateau il y a dix-huit mois. Il faut être prudent, mais il est probable qu’elles vont commencer à baisser, avant même l’objectif officiel chinois de 2030. Et, du même coup, les émissions de la planète entière aussi. En 2025, la capacité de production de l’énergie solaire mondiale va s’accroître d’environ 650 gigawatts, dont plus de 50 % en Chine. Un gigawatt, c’est la puissance d’une centrale nucléaire.
C’est vrai. Notamment la chute de l’activité dans la construction, car l’acier et le ciment consomment beaucoup de charbon. Mais la montée en puissance de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité et le recul de la part du charbon, eux, sont une dynamique structurelle.