Cet hiver, sur des affiches placardées dans les métropoles mondiales, Al Pacino et Robert De Niro posent côte à côte dans la nouvelle campagne « Warmer Together » de Moncler. Les deux acteurs oscarisés portent, bien sûr, des vêtements de la marque et notamment une doudoune marquée de son logo, un M stylisé, en forme de montagne, et un coq.
A force de voir les liens se resserrer entre les équipementiers sportifs et le star-système, on est tenté, comme Régis Boulat, maître de conférences en histoire économique contemporaine à l’université de Haute-Alsace et spécialiste de l’histoire des sports alpins, de parler de vaste « doudounisation » du monde.
Le phénomène, révélateur d’une aspiration croissante à plus de confort et de légèreté, a atteint un sommet avec le succès de ce blouson garni de plumes devenu, en l’espace d’une génération, un vrai classique citadin. Il illustre à la fois « le triomphe d’un sportswear “récupéré par la mode” et le reflet d’une époque où règne l’hybridation – porter un costume avec des sneakers et une doudoune », poursuit le chercheur, dans son article « Des Alpes à la fashion week : l’odyssée de la doudoune », publié dans la revue académique Entreprises et histoire (no 106, 2022).