En dépit du « blocus total » imposé par Donald Trump contre les pétroliers sous sanctions allant au Venezuela ou le quittant, « les opérations d’exportation de pétrole brut et de produits dérivés se déroulent normalement », a affirmé, mercredi 17 décembre, la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne (PDVSA). « Les pétroliers continuent de naviguer en toute sécurité », a-t-elle ajouté.
L’administration Trump accuse le président vénézuélien, Nicolas Maduro, d’être à la tête d’un vaste réseau de narcotrafic. Utilisant sa réthorique habituelle, le président américain a justifié les sanctions imposées aux navires pétroliers de ce pays en affirmant que son homologue vénézuélien utilise le pétrole pour financer « le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements ». L’intéressé dément et assure que Washington veut le renverser pour s’emparer de la principale ressource du pays.
« Nous disons au gouvernement américain et à son président que leurs menaces grossières et arrogantes ne nous intimident pas », a déclaré le ministre de la défense vénézuélien, Vladimir Padrino Lopez, lisant un communiqué de l’armée. « La dignité de cette patrie ne se négocie pas, ni ne se plie devant personne », a-t-il ajouté.
En parallèle, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a dit mercredi à son homologue vénézuélien, Yvan Gil, l’opposition de Pékin à « toute forme d’intimidation unilatérale », affirmant que la Chine soutient « chaque pays dans la défense de sa propre souveraineté et de sa dignité nationale ». « Le Venezuela a le droit de développer de manière indépendante une coopération mutuellement bénéfique avec d’autres pays », a ajouté le ministère des affaires étrangères chinois.
Soumis à un embargo sur l’or noir depuis 2019, le Venezuela écoule sa production pétrolière à des prix nettement plus bas sur le marché noir, à destination en particulier de la Chine.
Les Etats-Unis ont lancé cet été une série de frappes sur des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela, sans jamais fournir de preuve de l’implication du pays dans le trafic de drogues. Cette campagne, qui a suscité l’indignation des parlementaires américains, tous bords confondus, a fait au moins 95 morts lors de 25 frappes recensées.