Il fait beau, ce 21 novembre. Mais les 200 élèves de 3e du collège Pierre-Puget, situé non loin de la place Castellane, dans le 6e arrondissement de Marseille, sont à l’ombre pour deux bonnes heures. Ils assistent à la projection, en avant-première, du documentaire de Thomas Ellis, Tout va bien (sortie le 7 janvier). Dans la grande salle pleine à craquer du mythique cinéma Le Prado, ils découvrent les trajectoires d’Aminata, Khalil, Abdoulaye, Tidiane et Junior, cinq adolescents âgés de 14 à 19 ans, arrivés seuls en France en quête d’une vie meilleure. Venus de Côte d’Ivoire, de Guinée et d’Algérie, ils voient en Marseille le point d’arrivée d’un chemin que l’on devine douloureux, mais que le film élude volontairement pour se concentrer sur leurs « parcours d’intégration réussis ». Thomas Ellis les a suivis pendant deux ans, de septembre 2022 à juillet 2024, partageant avec eux espoirs et déconvenues, rencontres et solitude.

Dans la salle, les visages des spectateurs nimbés de la lumière du grand écran semblent faire écho à ceux des protagonistes : coiffures afro flamboyantes, tresses soignées, voiles plus ou moins couvrants, capuches et doudounes dans un camaïeu de noir et de gris… Aux premiers rangs, une dizaine de mineurs étrangers isolés de la classe estampillée UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) sont couvés des yeux par leurs professeures, attentives.

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