Ce matin d’octobre, la pie qui se pavane dans la cour du couvent a le don d’irriter les chats. « C’est Pirouette, précise Sœur Claire. Elle s’est laissé apprivoiser. » Quelques rires fusent, mais la scène ne trouble pas les sœurs, qui vaquent à leurs occupations entre office, conditionnements de produits destinés à la vente et préparatifs du déjeuner fixé à 10 h 30. La matinée est déjà bien entamée.
Dix-neuf sœurs orthodoxes, âgées de 19 à 92 ans, sont installées depuis 2002 au monastère de Solan, entre Uzès et Bagnols-sur-Cèze (Gard). Dans cette ancienne ferme de 60?hectares, constituée de forêts, de champs, de vergers, de vignes et d’un potager, les sœurs se disent fièrement paysannes. Elles travaillent quotidiennement la terre et visent l’autosuffisance alimentaire. Solan est même devenu un laboratoire singulier de l’agroécologie et de l’alimentation naturelle, cité dans les revues ou émissions culinaires. Un lieu prisé des touristes, qui font facilement un détour jusqu’aux portes de l’église byzantine et de la boutique du monastère.