La gauche patine pour s’entendre sur un nom pour Matignon

Et si le feuilleton finissait par lasser ? Le 18 juillet, premier jour de la nouvelle mandature de l’Assemblée nationale et date de péremption du gouvernement sortant, approche. Et le Nouveau Front populaire (NFP) n’est toujours pas parvenu à s’accorder sur le nom d’un potentiel chef de gouvernement à proposer au président de la République. Après l’espoir, vendredi 12 juillet, d’un consensus autour de la présidente de La Réunion, Huguette Bello, les gauches et les écologistes repartent de zéro cette semaine. Samedi, les socialistes, réunis en conseil national, ont refusé d’entériner cette proposition, perçue comme insuffisamment consensuelle pour garantir une coalition.

Dimanche, l’élue régionale a annoncé décliner la proposition qui lui était faite, faute de consensus des forces du NFP. Depuis, des discussions bilatérales ont repris, au téléphone, sans déboucher sur des avancées. Car la gauche, quoique première des législatives, reste minoritaire dans le pays. Pour pouvoir revendiquer les résultats du 7 juillet comme une victoire, elle est aussi condamnée à s’entendre : il suffit qu’un des partis membres du NFP fasse défection pour que l’argument du « premier bloc électoral » tombe. Le chef de l’Etat aurait alors les coudées franches pour construire une coalition alternative à droite.

Mais, comme le remarque le politiste Rémi Lefebvre, c’est parce qu’un hypothétique gouvernement du NFP serait sans doute dans une forme d’impuissance, de minorité, qu’il est aussi difficile à former. « Si la gauche n’a pas les moyens d’agir, la question de la forme va être essentielle, on le voit déjà avec les différentes partitions jouées par les uns et les autres. La question de la conflictualité était en cause dès avant le second tour ; aujourd’hui, l’apaisement semble encore plus nécessaire », mesure-t-il.

Dimanche soir, La France insoumise (LFI) était place de la Nation, à Paris, aux côtés de ceux ayant répondu à l’appel du syndicat L’Union étudiante, contre le « coup de force présidentiel ». Les manifestants ont protesté aussi contre le refus du Parti socialiste (PS) d’accepter le nom d’Huguette Bello. Le numéro un de LFI, Manuel Bompard, critique de la lenteur du chef de l’Etat à nommer un nouveau premier ministre, assume le fait de soutenir les mobilisations populaires face à ce qu’il qualifie de « droit de veto présidentiel ». Dans le même esprit, la CGT-Cheminots appelle à une manifestation, jeudi, devant les préfectures et à proximité de l’Assemblée nationale, pour réclamer la mise en place d’un gouvernement issu du NFP.

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