Les séries de la semaine : « Las Mesias », « Iris », « Cat’s Eyes », « Grotesquerie » et « Landman »

Attention, événement. Découverte à Séries Mania en mars dernier et désormais disponible sur Arte, La Mesias est une des très grandes séries de l’année, de celles qu’il ne faut surtout pas manquer. Une fois terminée (et seulement à ce moment-là), vous aurez le droit de zapper sur Iris, l’« attachiante » jeune femme créée par Doria Tillier, ou encore sur les dernières créations des Américains Taylor Sheridan (Landman), Ryan Murphy (Grotesquerie) ou du bien nommé français Michel Catz, adaptateur pour TF1 du manga Cat’s Eye.

A partir d’un mème un peu ridicule – un groupe de jeunes filles, toutes sœurs, exécute une chorégraphie kitsch sur un cantique aux paroles déroutantes – qui se propagea sur la Toile hispanophone il y a une décennie, les jeunes cinéastes espagnols Javier Ambrossi et Javier Calvo, dits « Los Javis », déploient une fresque bouleversante. Imaginant la genèse de cette secte familiale d’obédience catholique, ils créent un personnage monstrueux et fascinant de mère toxique, interprété successivement par Ana Rujas, Lola Dueñas et Carmen Machi.

Jeune fille perdue qui trimballe ses enfants dans la Catalogne du début du XXIe siècle, Montserrat rencontre un bigot et la foi, et se prend bientôt pour l’interprète de Dieu sur Terre, jusqu’à attirer à elle un flot de pèlerins. Allant et venant entre les présents fracassés des enfants de Montserrat (interprétés brillamment par Roger Casamajor et Macarena Garcia) et les étapes de la constitution d’un microsystème totalitaire, La Mesias (« la messie ») inscrit cet enfermement dans les paysages austères de la montagne catalane, dans la culture contemporaine qui mêle le catholicisme ancien et les superstitions nées de l’âge numérique. Eprouvante et libératrice, la série de Los Javis se hisse au niveau des classiques de la fiction épisodique. T. S.

Tout en choisissant de transposer dans le Paris de 2024 le manga (et sa série animée) des années 1980 de Tsukasa Hojo, Michel Catz et son réalisateur Alexandre Laurent ont respecté l’essence des aventures des trois sœurs tenancières d’un café le jour, braqueuses de tableaux la nuit. Michel Catz ne met pas non plus de coup de canif dans le contrat moral d’adaptation quand il prend la liberté d’ajouter certains personnages à l’intrigue. Plus gênants sont les clins d’œil adressés à la culture d’origine du manga : dans le premier épisode, la scène de cambriolage pendant un vernissage d’art japonais laisse entrevoir dans la foule des silhouettes en kimono caricaturales et superfétatoires.

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