« La maîtrise du temps est un pouvoir dont Emmanuel Macron n’a pas l’intention de se passer »

Bis repetita. Emmanuel Macron doit assister, samedi 7 et dimanche 8 décembre, aux cérémonies de réouverture de Notre-Dame de Paris, annoncées comme grandioses, auxquelles il a convié une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président élu des Etats-Unis, Donald Trump.

Deux personnes brilleront toutefois par leur absence. Le pape François, d’abord, qui a jugé que sa place n’était pas aux côtés du président de la République français dans la cathédrale de Paris, mais en Corse, où il clôturera un colloque sur « la religiosité populaire en Méditerranée ». Et le premier ministre, toujours pas nommé, alors que Michel Barnier a été renversé. Ce dernier y assistera comme chef d’un gouvernement fantôme, cantonné aux affaires courantes.

Emmanuel Macron, comme lors des Jeux olympiques (JO), se retrouve une nouvelle fois seul en scène, ne partageant l’affiche avec personne. A l’époque, il n’avait pas jugé opportun de former un gouvernement au lendemain des législatives, au moment où les regards du monde entier convergeaient vers la France. Il l’a parfaitement assumé : « J’ai beaucoup entendu de commentaires quand on avait un gouvernement en affaires courantes alors qu’il y avait les JO… La planète ne s’en est pas aperçue, je n’ai eu que des félicitations », a-t-il observé, fin novembre, depuis Rio de Janeiro, au Brésil.

Cette fois encore, il goûtera seul le succès de son « opération Notre-Dame » lancée après l’incendie en 2019, quand il avait promis, alors que personne n’y croyait, de remettre la cathédrale debout en cinq ans. C’est fait, l’exploit est remarquable, et le président de la République a bien l’intention d’en récolter les lauriers. Et tant pis si la cérémonie tombe au plus mauvais moment pour lui et le pays, qui renoue avec l’instabilité. « Ce chantier qu’on croyait impossible, nous l’avons fait. Et bien sûr, le monde entier nous admire pour cela », s’est-il félicité, jeudi. « Une crise [la dissolution], une fête [les JO], une crise [la censure], une fête [Notre-Dame] », a soupiré l’ex-député (MoDem) Jean-Louis Bourlanges, jeudi, sur France Inter.

Comme toujours, le chef de l’Etat étire le temps. Ses conseillers juraient pourtant qu’il irait vite, conscient que l’interminable période de latence entre le second tour des législatives et la nomination d’un premier ministre avait été sévèrement jugée.

Alors qu’il devait initialement se passer de consultations, il a finalement décidé de recevoir les partis à l’Elysée, comme cet été, renvoyant à la semaine du 9 décembre son choix pour Matignon, ses conseillers ayant prudemment renoncé à dire quand. La maîtrise du temps est un pouvoir dont celui qui assure vouloir accomplir son mandat jusqu’au bout n’a pas l’intention de se passer. Et après une période de retrait de trois mois, il n’est pas mécontent de revenir au centre de l’attention.

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