Cherche Père Noël désespérément : un métier où les saisonniers manquent à l’appel

Avec les vendeurs de muguet, les Pères Noël exercent le métier le plus saisonnier qui soit, leur activité débutant début décembre pour s’achever le 24. Et, comme chaque année, les comités sociaux et économiques (CSE), centres commerciaux, mairies, maisons de retraite, écoles, marchés de Noël, hypermarchés et gares s’arrachent aux mêmes dates leur bonhomme rouge.

Au total, plusieurs milliers de postes seraient proposés dans toute la France, faute de statistiques officielles portant sur ce métier dans lequel il n’est pas si facile de trouver des candidats.

La raison tient d’abord à des horaires et des rémunérations très inégaux d’une mission à l’autre. Ainsi, le site myJob recherchait encore cette semaine un Père Noël pour travailler le vendredi 20 décembre de 18 h 30 à 22 heures sur le secteur de Montauban (Tarn-et-Garonne) pour 11,88 euros de l’heure, hors prime de précarité et indemnités de congés payés (+ 10 % pour chaque). Et, à ce tarif, il fallait qu’il soit « dynamique, courtois, souriant et [qu’il] chausse du 45 au maximum » afin de pouvoir enfiler les bottes fournies.

A l’inverse, d’autres recruteurs pris par l’urgence lâchent du lest. Employé des impôts à la retraite, Yves, 64 ans, qui va débuter dans le métier samedi 21 et dimanche 22 décembre dans une galerie commerciale en banlieue parisienne, s’étonne d’être mieux payé à l’heure (22,50 euros brut pour six heures par jour) que dans son ancien métier à Bercy.

A cela s’ajoutent des conditions de travail tout aussi variables. Le bonhomme rouge peut être amené à endurer le froid toute la journée sur les marchés de Noël. Ou, à l’inverse, subir la chaleur, le bruit et la fureur d’un magasin bondé à l’approche des fêtes, emmitouflé dans son costume, son bonnet et sa barbe postiche. Et pas question de se faire remplacer par un lutin pour la séance photo avec les bambins qui trépignent dans la file d’attente et oublient la politesse. « Certains de nos Pères Noël se plaignent que des enfants se comportent mal sans que leurs parents ne réagissent », observe Kari Bounabi, fondateur d’Intérim Spectacle, qui se positionne en décembre sur ce métier.

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