Inclassables : la sélection musicale du « Monde Afrique » #211

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place à des morceaux inclassables qui fusionnent les genres et les géographies, entre mahraganat égyptien, transe maghrébine et pop soudanaise.

« L’esprit de Kill Bill transporté dans un scénario égyptien. » C’est ainsi qu’est présenté le clip de Rare Baby, un morceau paru fin novembre en prélude à un futur EP de Kukii prévu en février. Derrière ce pseudonyme se cache Yasmine Dubois, connue jusqu’à présent sous le nom de « Lafawndah », identité sous laquelle elle a publié plusieurs projets de pop expérimentale depuis 2014. Artiste française d’origine égyptienne (entre autres), c’est à la faveur d’un retour au Caire qu’elle a opéré sa mue, livrant ici un mélange survolté de percussions ravageuses et d’arghoul hypnotique qui n’est pas sans rappeler l’énergie débordante du mahraganat, ce genre si prisé des Egyptiens mais réprimé par les autorités.

L’énergie est aussi au menu d’Undercover, le nouvel album du collectif international Al-Qasar, paru fin novembre. Il comprend sept morceaux (dont quatre reprises, notamment de Sean Paul et Depeche Mode) qui fusionnent groove moyen-oriental, psychédélisme américain et transe nord-africaine. Pour ce faire, Thomas Attar, le leader du groupe, a convié plusieurs artistes africains. Sur le titre Promises, ce sont ainsi la chanteuse malienne Mamani Keïta et son compatriote Cheik Tidiane Seck (claviers et chœurs) qui viennent se fondre dans un magma électrique entêtant, tandis qu’on retrouve par ailleurs l’oudiste Nada Mahmoud et la chanteuse Mariam Hamrouni (Tunisie), mais aussi Sami Galbi (Maroc) et Alsarah (Soudan).

C’est cette même Alsarah qui, accompagnée de ses Nubatones, s’apprête à publier l’album Seasons of the Road, prévu en février. La formation basée à Brooklyn rassemble autour de l’artiste d’origine soudanaise le percussionniste Rami El Aasser, l’oudiste Brandon Terzic, le bassiste Mawuena Kodjovi et la chanteuse Nahid. Cinq ans ont été nécessaires à la réalisation de cet opus, une période marquée par une révolution suivie d’une guerre civile au Soudan – où le groupe s’est rendu pour tourner un clip – et par les confinements liés au Covid-19. Disco Star, un premier extrait de cette « rétro-pop est-africaine » qui « évoque les tunnels sombres que nous traversons dans l’attente de la floraison d’un rêve », est d’ores et déjà disponible.

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