Pour définir l’omniprésence de Bachar Al-Assad dans leur quotidien, les Syriens disaient parfois, histoire de rire un peu, qu’ils risquaient même de le retrouver dans leur chambre à coucher. Ou dans la salle de bains… Deux semaines après la chute du régime, à Alep, la ville qui a été pendant des années le symbole des horreurs de la guerre en Syrie et des divisions meurtrières, l’image obsédante du dictateur déchu a disparu.
Les portraits qui, comme ceux de son père avant lui, dominaient les rues, croisements et espaces publics ont été arrachés. Le drapeau national rouge, blanc et noir, qui ornait les lampadaires et les murs gris de la ville, effacé, promptement remplacé par celui appelé « drapeau de l’indépendance ». Et le siège du parti unique Baas, immense verrue de béton et de pierre trônant dans le centre-ville, fermé, puis vidé.
D’anciens membres des forces de sécurité de l’Etat y ont été vus pour la dernière fois, le 12 décembre. Le visage blême, ils ont remis leurs armes en échange de ce que les nouveaux maîtres du pouvoir en Syrie, les combattants du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ont décrit comme une amnistie, avant de déguerpir.