Au Liban, les camps de réfugiés palestiniens s’opposent à leur désarmement

Bilal Mohamed, 28 ans, informaticien, n’a jamais quitté le camp de réfugiés palestiniens de Mar Elias, à Beyrouth, minuscule dédale de ruelles. Il y apprécie « le calme et les liens sociaux » entre ses habitants. Ses parents, plusieurs fois déplacés, ont vécu dans le camp de Chatila, théâtre d’un massacre de civils palestiniens, commis en 1982 par des miliciens chrétiens, avec l’aval de l’armée israélienne qui encerclait alors l’endroit. Trois ans plus tard, des combattants chiites du parti Amal ont assiégé Chatila, sur ordre de Damas, pour en déloger les factions loyales à Yasser Arafat.

Ces traumatismes sont inscrits profondément dans l’histoire familiale de Bilal, en plus du drame originel de la Nakba, l’exode forcé de près de la moitié de la population palestinienne, lors de la création d’Israël, en 1948. Même s’il se dit détaché de la politique et rêve d’émigrer à l’étranger, le jeune homme se raidit à l’idée que les douze camps de réfugiés palestiniens du Liban puissent être désarmés.

Un plan en ce sens a été annoncé le 23 mai par le gouvernement de Nawaf Salam et par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, lors d’une visite à Beyrouth. Il concerne principalement les camps de Bourj Al-Barajneh, en banlieue de Beyrouth, d’Aïn El-Héloué en lisière de Saïda et de Rachidiyé, à la pointe sud du pays, qui ont la réputation d’abriter un armement un peu substantiel (lance-roquettes, mortier, roquettes). Dans les neuf autres camps palestiniens du Liban, les armes présentes sont surtout des pistolets et des kalachnikovs.

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