Des badauds flânent, une glace à la main, sur le petit port des Goudes, face aux dentelles de roches blanches et de collines qui se dressent au-dessus de la Méditerranée. Ici, on charge des glacières sur une embarcation qui s’apprête à appareiller. Là, des plongeurs en combinaison quittent leur bateau semi-rigide, escortés par quelques gabians – les goélands provençaux – à l’affût d’un casse-croûte. Plus loin, un homme pêche, tranquillement installé sur la terrasse de son cabanon au bord de l’eau, tandis que des promeneurs étudient les menus des restaurants alentour : poissons grillés, bouillabaisse, légumes servis avec des panisses…
Le quartier des Goudes, cet ancien village de pêcheurs dans le sud de Marseille, est niché au cœur du parc national des Calanques. Pour s’y rendre durant la saison haute, il est fortement déconseillé de prendre sa voiture : les places de stationnement sont rares. On peut opter pour un périple en bus ou à vélo, ou se laisser tenter par un agréable trajet en bateau, le nez dans les embruns. La navette part du Vieux-Port, à deux arrêts de métro de la gare Saint-Charles. Elle fait escale à Pointe-Rouge avant de filer vers Les Goudes.
La rue du Louvre se trouve à 300 mètres du débarcadère. C’est une ruelle fleurie bordée de cabanons en enfilade. Les riverains ont installé des tables et des chaises à demeure devant leurs habitations, comme le veut la tradition. Marine de Bouchony se tient assise sur un banc, à l’ombre d’un grand laurier-rose, dans une longue robe fuchsia. « Bienvenue au cabanon ! », lance-t-elle en se levant, avant de pousser la porte ornée d’un rideau en crochet. Un petit salon, simplement meublé de banquettes en béton, d’une table en Formica et de quelques chaises chinées, donne sur un patio où on a suspendu un hamac.