Trois livres de poche conseillés par François Angelier : Maurice Pons, Mark Twain, Arthur Conan Doyle

Aux grosses planètes pataudes, sillonnées ad nauseam et monopolisant l’œil des télescopes, préférer leurs météores méconnus, orbitant selon des courbes singulières ! C’est ce qu’a compris et mis en pratique la maison Christian Bourgois, dont les poches de la collection « Satellites » nous permettent de renouer avec Fernando Pessoa, de relire William S. Burroughs ou de prier le soleil avec Jim Morrison. D’accompagner également, au fil de ses incursions déviantes et fantastiques, le grand Maurice Pons (1925-2016) dont on nous annonce, croix de bois, croix de fer, « la réédition de toute l’œuvre ».

Nouvel « OLNI » (objet littéraire non identifié) à décrire sa courbe : Rosa, chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans une principauté de Wasquelham. Après l’ethnologie imaginaire des Saisons (1965) et le répétiteur pervers de Métrobate (1951), Rosa (1967) jouit de pervertir un genre d’écrit rarement goûté des poètes : le rapport d’enquête militaire. La scène est donc à Wasquelham, capitale d’une principauté européenne, dans les années 1860. L’armée princière y est touchée d’un mal étrange : la volatilisation totale d’une série de militaires aux affectations et aux grades divers. « Désertion », décrète le colonel comte de Felspath, qui diligente une enquête. Seul point commun à ces évanouissements soudains, la fréquentation d’une taverne et de sa tavernière, la pulpissime et maternante Rosa. Maintes stratégies savantes et musclées d’infiltrations, de perquisitions et d’espionnage auront beau faire : à l’issue d’une nuit dans les profondeurs de Rosa, les galonnés se dissolvent dans l’air. Il faudra l’invention d’une machine infernale et le recours à un cobaye tiré des geôles locales pour entrevoir, au fil d’un témoignage au lyrisme mystique et aux citations rimbaldiennes, la vérité nue : le sexe de Rosa est la porte du paradis.

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