« Gouvernement Sachs » a encore frappé fort. Ce surnom de Goldman Sachs évoque la capacité de la banque d’affaires américaine à irriguer le monde politique jusqu’au sommet. Et réciproquement, selon la ronde immuable des portes à tambour de Wall Street.
Ainsi, si Mark Carney, ancien de Goldman Sachs, est devenu, le 14 mars, premier ministre du Canada, la firme new-yorkaise a annoncé, mardi 8 juillet, que Rishi Sunak, le premier ministre britannique sortant, la rejoignait comme « senior advisor ». Un retour aux sources pour le député conservateur de Richmond et Northallerton, une circonscription du nord de l’Angleterre, qui avait lancé sa carrière dans la finance chez Goldman, avant de bifurquer vers la politique quatorze ans plus tard. Il rejoint un club sélect où figurent, outre M. Carney, Mario Draghi, ex-chef du gouvernement italien, Hank Paulson ou Steven Mnuchin, ex-secrétaires au Trésor américain, tous passés par la banque.
M. Sunak, 45 ans, a été premier ministre du Royaume-Uni d’octobre 2022 à juillet 2024, lorsque son parti a été balayé par le Labour lors des élections. Chez Goldman, il conseillera des clients en « partageant sa perspective et son analyse uniques sur le paysage macroéconomique et géopolitique », a précisé David Solomon, l’influent directeur général de l’institution financière.
L’équivalent britannique de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, pas franchement ravie de ce mouvement, a toutefois donné un avis favorable, non sans poser quelques limites. Pendant un an, M. Sunak ne devra pas représenter Goldman auprès de l’exécutif britannique. Surtout, l’autorité juge qu’il ne serait pas « approprié » pour un ancien premier ministre britannique de conseiller d’autres gouvernements, à travers leurs fonds souverains.