Quel était exactement le rôle d’Edith Vandendaele au Canard enchaîné, dont elle a été journaliste salariée de 1996 à 2022 ? Mercredi 9 juillet, le tribunal correctionnel de Paris a cherché à en savoir plus sur l’activité professionnelle de celle qui est soupçonnée d’avoir bénéficié d’un emploi fictif au sein de l’hebdomadaire satirique et qui est jugée cette semaine – en son absence – pour recel d’abus de biens sociaux. « C’est la question centrale de ce dossier », a résumé la présidente, Claire Saas, très précise au moment de cadrer les débats.
Renvoyé pour abus de biens sociaux, l’ancien président du Canard enchaîné, Michel Gaillard, a maintenu la ligne de défense avancée pendant l’enquête préliminaire. Depuis leur domicile loin de Paris, « Edith épaulait [son mari] André Escaro dans la création des cabochons », a-t-il assuré, d’une voix à peine audible. Les « cabochons », ce sont les petits dessins humoristiques d’actualité que le dessinateur a publiés jusqu’en 2022 dans la très politique deuxième page du journal.
« Elle lisait la presse pour lui, découpait des articles, écoutait la radio, l’aidait à trouver la petite astuce ou le bon mot, qui faisaient les cabochons, a détaillé M. Gaillard. Et c’est elle qui les envoyait à la rédaction, par fax ou par mail. Le mardi midi, elle téléphonait pour s’assurer qu’on les avait bien reçus. Elle a fait un réel travail. » Etait-elle, interroge Claire Saas, une sorte de « souffleuse d’idées », comme l’a suggéré un journaliste du journal pendant l’enquête ? « C’est tout à fait ça », a répondu le mis en cause.