Quand on parle de couscous, on pense que c’est un plat qu’on ne mange qu’au Maghreb. Mais dans certaines communautés ouest-africaines, comme les Soninkés ou les Peuls, dont je suis, on se nourrit de couscous tous les soirs. C’est une très fine graine de mil, de maïs ou de sorgho cuite à la vapeur. On la sert avec une sauce à base de viande, de poisson fumé ou de fruits de mer séchés, de légumes, agrémenté de poudre d’arachide, de piment et de poudre de feuilles de manioc (hako), baobab (lalo) ou corète (molokheya).
Il y a tant de variantes de ce plat qu’on peut le consommer tous les jours sans s’en lasser. C’est une recette qui demande un peu de patience, que l’on doit oublier sur le feu plusieurs heures, pour qu’elle donne son meilleur. Chez nous, le feu reste allumé toute la journée et, dès qu’on enlève la marmite du déjeuner, on y pose celle du dîner. Le mil est cuit séparément, juste avant le repas. C’est le meilleur couscous du monde, humide, fin, savoureux. Le Sénégal a d’ailleurs remporté ce titre en 2019, avec le thiéré, couscous de mil.