En Chine, la répression policière s’abat sur les autrices de livres homoérotiques

Les agents ont tapé à la porte au petit matin. Quelques instants plus tard, la jeune femme se retrouvait menottée, assise à la table de son salon, à répondre aux sèches questions des policiers, avant qu’ils ne l’emmènent poursuivre l’interrogatoire au poste. « Ça te fait quoi d’écrire ça ? », lui demandent-ils, l’interrogeant aussi sur son orientation et ses pratiques sexuelles. L’objet de cette enquête musclée : le « danmei », littéralement « s’adonner à la beauté », un genre littéraire rédigé par des femmes – comme l’autrice rencontrée par Le Monde et qui a demandé à rester anonyme – qui met en scène des romances entre hommes, souvent avec un certain niveau de description de scènes sexuelles.

Inspirés d’une tendance japonaise, le Boys Love (« amour de garçons »), ces romans conquièrent un nombre croissant de lectrices chinoises et commencent également à rencontrer du succès en Occident. Mais ils ne sont pas du goût des autorités en Chine, où la loi interdit les contenus érotiques.

Depuis un an, des dizaines d’autrices de ces livres en version électronique ont été arrêtées dans une vague de répression d’une ampleur inédite, alors que le pouvoir se montre de plus en plus méfiant à l’égard des tendances provenant de l’extérieur ou qui pourraient pervertir une vision traditionaliste de la société.

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