Un gigantesque incendie s’est déclaré aux alentours de 18 heures, mercredi 16 juillet, sur le site du festival Tomorrowland à Boom, près d’Anvers, en Belgique. Combattu par des centaines de pompiers aidés par un hélicoptère bombardier d’eau, il a ravagé l’immense podium principal de cette fête de la musique techno, l’une des plus grandes au monde, qui rassemble habituellement des dizaines de milliers de participants – jusqu’à 400 000 en 2024 – venus des quatre coins de la planète. Quelque 40 000 d’entre eux étaient attendus dès l’ouverture, vendredi 18 juillet, et plus de 100 000 au total jusqu’à dimanche. Un deuxième week-end était prévu, du 25 au 27 juillet.
Le vaste podium détruit par les flammes devait symboliser le « décor irréel », marque de fabrique de Tomorrowland depuis sa création. Haut de plusieurs dizaines de mètres et bâti autour d’une carcasse métallique, il avait nécessité deux années de travaux.
La cause de l’incendie n’était pas connue, mercredi soir, mais le parquet d’Anvers a immédiatement ouvert une enquête, à ce stade pour un « feu involontaire ». Selon de premières indications, il aurait pu être déclenché lors de tests de pyrotechnie sur la scène principale. Un second sinistre se serait produit peu après. Les autorités ont lancé un message d’alerte et invité les habitants de la région à fermer portes et fenêtres. Un bois proche du site était la proie des flammes dans la soirée. Aucun blessé n’est à déplorer, selon les organisateurs.
Debby Wilmsen, la porte-parole de l’organisation, a réfuté, dans la soirée, toute idée d’une annulation de la manifestation, même si le podium principal ne pourra être reconstruit dans les temps, y compris pour le second week-end du festival. Il appartiendra toutefois aux autorités de déterminer si la fête pourra bien avoir lieu en toute sécurité. « Si elles nous donnent des consignes, nous les suivrons. La sécurité est toujours une priorité », a commenté Debby Wilmsen, convaincue toutefois que la fête aura bien lieu.
DreamVille, le camping géant devant accueillir les participants, sera ouvert dès vendredi, a aussi promis la direction. Il semblait difficilement imaginable pour les organisateurs d’annuler totalement l’événement et de devoir rembourser les très nombreux festivaliers mais aussi les DJ – dont beaucoup sont arrivés d’Ibiza (Espagne) par avion spécial – qui avaient déjà atterri à Bruxelles.
Plusieurs dizaines de DJ et de grands noms de l’électro, comme David Guetta, Lost Frequencies, Armin Van Buuren et Charlotte de Witte, sont programmés lors du premier week-end (18-20 juillet), se répartissant entre la « Main Stage », pour les deux tiers d’entre eux, et la « Freedom Stage » pour le reste. C’est la « Main Stage », la plus grande des deux scènes, construite dans un vaste décor féerique censé plonger le festivalier dans un autre univers, qui a été entièrement détruite par le feu, mercredi.
Le projet Tomorrowland est né en 2003 et la première édition du festival a eu lieu deux ans plus tard. Au fil des ans, cette expérience a entraîné la création d’une gigantesque entreprise conduite par deux frères, les Flamands Michiel et Manu Beers. Le concept s’est, depuis son succès en Belgique, exporté aux Etats-Unis, au Brésil et, depuis 2019, à l’Alpe d’Huez (Isère), où se déroule une édition hivernale qui rassemble quelque 20 000 personnes.
En juillet 2017, l’édition espagnole du festival Tomorrowland, qui se tenait à Santa Coloma de Gramenet, près de Barcelone, avait déjà été victime d’un incendie. A l’époque, les pompiers, étaient rapidement intervenus, maîtrisant le sinistre, qui n’avait fait aucun blessé ; 22 000 personnes avaient été évacuées. Plusieurs vidéos diffusées par des festivaliers avaient montré une partie de la scène en proie à d’immenses flammes, une pluie d’étincelles retombant au sol.
Lors d’une édition du festival en Belgique des centaines de DJ se produisent sans interruption sur plusieurs scènes devant des visiteurs arrivés des cinq continents. Douze mille personnes sont employées durant une telle manifestation à Boom.