Berlin et Londres n’étaient jusqu’ici liés par aucun traité d’amitié. Malgré l’étroitesse de leurs relations diplomatiques et commerciales depuis la seconde guerre mondiale, au moins jusqu’au Brexit, les deux puissances n’avaient jamais ressenti le besoin de se doter d’un texte bilatéral semblable aux traités de l’Elysée ou d’Aix-la-Chapelle, entre la France et l’Allemagne, ou aux accords de Lancaster House, entre la France et le Royaume-Uni. Signe des temps : cette absence devait être comblée, jeudi 17 juillet, lors de la visite de Friedrich Merz à Londres.
Le chancelier allemand et le premier ministre britannique, Keir Starmer, vont signer un accord contenant notamment de vastes dispositions sur la défense, dans un contexte où les enjeux de sécurité et les bouleversements transatlantiques forcent les pays européens à de nouveaux formats de coopération.
L’accord s’inscrit dans la politique menée par le travailliste britannique pour renforcer les relations avec l’Union européenne, qui s’est concrétisée par l’accord de « reset » (« réinitialisation ») signé fin mai avec l’UE. Le 9 juillet, Keir Starmer a reçu Emmanuel Macron lors d’une visite d’Etat, où les questions de sécurité et d’armement avaient déjà occupé une large part des discussions. Le traité germano-britannique doit compléter la séquence, même si la rencontre n’aura pas le faste de la visite française. Pour les responsables des deux pays, l’accord marque un tournant dans leurs relations.