Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé soutenu par le Rwanda, et le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) ont signé samedi 19 juillet un accord de cessez-le-feu au Qatar. « Les parties s’engagent à respecter leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent », précise une déclaration de principe signée à Doha par les parties au conflit, après trois mois de discussions dans l’émirat du Golfe.

Le M23, qui s’est emparé de vastes zones riches en minerais dans l’est de la RDC lors d’une offensive éclair, en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix à Washington le mois dernier.

La déclaration énonce l’engagement d’entamer prochainement des négociations formelles en vue d’un accord de paix global. Elle prévoit également une feuille de route pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans l’est de la RDC une fois un accord de paix signé. Le texte précise également que les négociations pour un accord de paix s’inscriront dans le cadre de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé à la fin de juin à Washington, dont les dispositions doivent toutefois encore être mises en application.

Les parties se sont engagées à mettre en œuvre les dispositions de la déclaration « au plus tard le 29 juillet 2025 », et se sont engagées à « entamer des négociations directes (…) au plus tard le 8 août 2025 », précise le texte. Une rencontre entre le président congolais, Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, doit avoir lieu dans les prochains mois.

« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues, notamment le retrait non négociable de l’AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos institutions », s’est félicité sur X le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

« L’une des clauses les plus importantes de la déclaration d’intention est l’accent mis sur l’extension du contrôle et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire », a rappelé l’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Afrique, Massad Boulos, présent lors de la signature.

L’Union africaine, l’Union européenne et la mission de maintien de la paix dans le pays (Monusco) ont salué une « avancée » significative dans les efforts déployés pour instaurer une paix durables. « Nous saluons les engagements pris et appelons à leur mise en œuvre de bonne foi dans les délais prescrits », a déclaré dans un communiqué le chef par intérim de la Monusco, Bruno Lemarquis.

Kigali a également salué l’accord, se disant « déterminé à contribuer à une paix durable et au développement économique de la région des Grands Lacs », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

Riche en ressources naturelles, notamment en minerais, l’Est congolais est en proie depuis plus de trente ans à des conflits. Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée.

Ces violences ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l’Organisaiton des Nations unies, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés. Depuis février, le front dans l’est de la RDC s’est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla. Par le passé, ni le M23 ni les milices locales n’ont respecté les accords de cessation des combats.

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