Sa quête, il le sait, ne prendra jamais fin. « On rêve toujours d’autres animaux, d’autres angles de prises de vue. » Yann Pelissier n’a pas 50 ans, mais déjà plus de 40 voyages à son actif de photographe animalier amateur. Depuis deux décennies, ce pharmacien déserte régulièrement l’officine de Saint-Raphaël (Var) pour traquer au téléobjectif son obsession du moment, à poils, à écailles ou à plumes, guidé par un photographe professionnel. Dans onze mois, trépigne-t-il déjà, ce sera la panthère noire, au Kenya. « Un Graal », confie-t-il, qui, en attendant, lui donne « du courage pour la saison estivale à venir, à la pharmacie »…

Escursia-Terres oubliées, Amarok l’esprit nature, Objectif nature, Let’s Go Travel, Un œil sur la nature, Photographes du monde… Yann Pelissier connaît toutes ces agences de voyages organisatrices de séjours « photo animalière ». Celles-ci sont souvent fondées par des photographes professionnels, parfois par des naturalistes. Les accompagnateurs conduisent les clients jusqu’aux animaux et jusqu’à la netteté, côté clichés.

A force de voyages encadrés, le pharmacien varois a beaucoup appris, en matière de comportements animaliers comme de technique photo. « En Norvège, se rappelle-t-il, pour le pygargue, un aigle pêcheur, j’ai compris comment photographier plus rapidement grâce au réglage de l’optique. » Gamin, il s’était exercé sur les cervidés et les marmottes du parc du Mercantour (à cheval entre les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes) : « Je suis issu d’un milieu rural, j’ai grandi dans une famille de chasseurs. J’ai remplacé le fusil familial par l’appareil photo. Mon père a compris le message de préservation [de la nature] grâce à mes clichés, il a arrêté de chasser. »