La pression diplomatique américaine s’accentue autour du procès de Jair Bolsonaro. Les Etats-Unis ont révoqué le visa du juge brésilien qui conduit le procès de l’ancien président d’extrême droite après sa décision de lui faire porter un bracelet électronique, a annoncé, vendredi 18 juillet, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.
« La chasse aux sorcières politiques du juge de la Cour suprême brésilienne [Tribunal suprême fédéral], Alexandre de Moraes, contre Jair Bolsonaro a créé une persécution et une censure telles qu’elles ne violent pas seulement les droits fondamentaux des Brésiliens, mais s’étendent au-delà des côtes brésiliennes pour atteindre les Américains », a estimé le secrétaire d’Etat américain dans un communiqué.
Marco Rubio a précisé que ces sanctions américaines s’appliquaient à l’ensemble des juges qui siègent au procès Bolsonaro, ainsi qu’à leurs parents proches.
Réagissant à ces sanctions, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dit, samedi, « [s]a solidarité et [s]on soutien aux membres de la Cour suprême fédérale touchés par une autre mesure arbitraire et complètement infondée du gouvernement des Etats-Unis », dans un communiqué diffusé par la présidence. « L’interférence d’un pays dans le système judiciaire d’un autre est inacceptable et porte atteinte aux principes fondamentaux de respect et de souveraineté entre les nations », a-t-il ajouté.
Le procès de Jair Bolsonaro pour une tentative présumée de coup d’Etat contre l’actuel président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, doit s’achever dans les prochaines semaines. L’ex-chef d’Etat (2019-2022) âgé de 70 ans risque plus de quarante ans de prison.
Outre le port d’un bracelet électronique, Jair Bolsonaro est également contraint de rester chez lui soir et week-end, et il lui est interdit de recourir aux réseaux sociaux ou de contacter des ambassades et des autorités étrangères.
Tonnant contre une supposée « chasse aux sorcières » à l’encontre de son allié d’extrême droite, le président américain, Donald Trump, a aussi menacé le Brésil de surtaxes douanières de 50 % à partir du 1er août.