La petite musique qui montait depuis plusieurs mois dans les milieux automobiles allemands s’est transformée en symphonie très orchestrée. Tour à tour, le patron du constructeur BMW, Oliver Zipse, et celui de Mercedes, Ola Källenius, ont remis en cause les réglementations européennes sur le moteur thermique. La plus importante prévoit que, à partir de 2035, aucune nouvelle voiture émettant du CO? en fonctionnement ne pourra être immatriculée.
Dans une tribune publiée par le magazine The Economist mercredi 16 juillet, Olaf Källenius estime que le plan de l’Europe pour l’industrie automobile « doit dépasser l’idéalisme pour reconnaître les réalités industrielles et géopolitiques ». Critiquant les sanctions décidées par l’Union européenne (UE) en cas de dépassement des limites d’émissions de CO2, il appelle à donner aux constructeurs de la « flexibilité » et une ouverture à toutes les « technologies contribuant à la décarbonation », plaidant pour les moteurs hybrides, les prolongateurs d’autonomie (un petit moteur thermique permettant de recharger les batteries), les « véhicules à moteur à combustion interne très efficaces » et les « carburants décarbonés », reconnaissant que « les entreprises asiatiques dominent la technologie des batteries et la production ».