Les deux syllabes claquent et résonnent comme le vin des vins. Petrus ! A écrire sans accent, parce qu’il se réfère à l’origine latine de Pierre. Et se prononce sans le mot « château » devant – l’erreur est commune – car il n’en est pas un et surtout n’en possède pas. Maître du Bordelais, situé sur le plateau au cœur de Pomerol (Gironde), Petrus domine cette appellation de ses 11,4 hectares d’un seul tenant, abrité derrière une grille imposante décorée des clés de saint Pierre.
Le visage de l’apôtre orne du reste l’étiquette, qui n’a pas changé depuis des lustres, les six lettres écrites en rouge sang sur fond clair. Ce n’est pas un cru classé – il n’y en a pas à Pomerol, au contraire des voisins de Saint-Emilion. C’est juste un « grand vin », comme on peut le lire encore sur l’étiquette, et c’est le moins que l’on puisse écrire…