Plus d’une heure après la défaite, les joueurs de l’équipe de France sortent enfin des vestiaires, où se sont mélangés les regrets de chacun, déjà aperçus au coup de sifflet final sur la pelouse de l’Allianz Arena, à Munich (Allemagne), après l’élimination en demi-finales de l’Euro, face à l’Espagne (1-2). Mutiques, les mines défaites, ils se dirigent vers le car des Bleus, qui se trouve à seulement 3 mètres de celui de la Roja.
Dans le véhicule espagnol, a contrario, ça chante, ça danse, ça tape des mains sur les vitres pour fêter cette première qualification pour une finale d’un grand tournoi depuis l’Euro 2012. Cruelle réalité, les joueurs tricolores, dont les rêves de titre continental viennent de s’envoler, prennent en plein visage la joie de leurs adversaires.
La plupart d’entre eux ne s’adressent pas aux journalistes. Cette mission, un soir d’élimination, est réservée aux leaders. Ce sont donc Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, respectivement capitaine et vice-capitaine, qui s’y collent. La première question sur l’état des troupes fait rire jaune « Grizou ». « On était tous énervés, tristes. C’est un coup derrière la tête », admet-il, le visage marqué par la déception.
Quelques minutes après le coup de sifflet final, Didier Deschamps a pris la parole devant ses joueurs. « Le coach nous a dit de ne pas baisser la tête, qu’il fallait continuer, que le football n’est pas un long fleuve tranquille. Des fois, tu gagnes. Des fois, tu perds », confie Mbappé. La France a cette fois perdu en demi-finales, l’objectif minimal fixé avant la compétition par Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football.
Les vingt-cinq joueurs de Didier Deschamps rêvaient plus grand, d’une finale, mais les Espagnols ont eu raison de leurs ambitions. « Ils ont été meilleurs que nous », concède Griezmann, qui commençait, mardi, un match de phase finale d’une grande compétition sur le banc pour la première fois depuis le huitième de finale de la Coupe du monde 2014 remporté contre le Nigeria (2-0). « Il y a des regrets par rapport aux vingt premières minutes où on était au-dessus dans tout », explique-t-il.
« En ouvrant le score, on s’est dit qu’on avait fait le plus difficile et, inconsciemment, on a reculé, on avait moins de panache et de punch, puis on a pris deux buts coup sur coup », regrette Mbappé. La déception n’empêche pas la lucidité et le capitaine reconnaît que les Espagnols « ont mieux joué et mérité d’aller en finale. Nous, on va rentrer à la maison ».