La Russie a mené, lundi 8 juillet, une attaque massive contre des villes d’Ukraine, tirant plus de quarante missiles, qui ont fait au moins trente et un morts, dont dix-sept à Kiev, et des dizaines de blessés, ont dénoncé les autorités ukrainiennes. Le bilan pourrait s’alourdir.
« Les terroristes russes ont de nouveau attaqué lourdement l’Ukraine avec des missiles. Différentes villes : Kiev, Dnipro, Kryvy Rih, Sloviansk, Kramatorsk. Plus de quarante missiles de différents types. Des immeubles d’habitation, des infrastructures et un hôpital pour enfants ont été endommagés », a détaillé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Telegram.
« Un des plus importants hôpitaux pour enfants d’Europe » – l’hôpital Okhmatdyt à Kiev – a été endommagé, a fustigé Volodymyr Zelensky sur X, diffusant une vidéo du bâtiment. « La Russie ne peut soutenir qu’elle ignore où tombent ses missiles et elle doit être tenue pour pleinement responsable », a-t-il ajouté, laissant entendre que le bâtiment a été directement visé par les troupes de Moscou, et non par des débris d’un missile russe qui aurait été détruit ou par un missile antiaérien ukrainien qui serait retombé.
Selon les services de sécurité d’Ukraine (SBU), c’est un missile de croisière russe qui a frappé l’hôpital, tuant, selon cette source, au moins deux soignants et blessant sept personnes.
Plus tôt, le ministère de la défense russe avait nié sa responsabilité en assurant que l’hôpital avait été touché par les débris d’un missile antiaériens ukrainien, et soutenant avoir uniquement touché des « installations militaires ».
Un deuxième établissement médical, dans un autre quartier de Kiev, a été « endommagé » par « des chutes de débris », faisant quatre morts, ont annoncé plus tard les secours ukrainiens.
La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Ukraine, Denise Brown, a « fermement condamné » les attaques russes. « Il est insensé que des enfants soient tués et blessés dans cette guerre », a-t-elle ajouté au sujet de l’hôpital pour enfants de Kiev. Le Royaume-Uni a également condamné, par la voix de son nouveau ministre des affaires étrangères, David Lammy, « une attaque épouvantable contre les civils ukrainiens ». « Le soutien du Royaume-Uni à l’Ukraine est indéfectible », a-t-il ajouté, « nous devons demander des comptes aux responsables de la guerre illégale de Poutine ».
« Il est très important que le monde ne reste pas silencieux et que chacun voie ce que fait la Russie », a lancé M. Zelensky, à la veille d’un important sommet de l’OTAN à Washington – où il sera largement question du soutien fourni à Kiev – et alors que le premier ministre indien, Narendra Modi, est en visite à Moscou. Ce dernier n’a pas explicitement condamné l’offensive contre l’Ukraine et s’abstient de voter les résolutions de l’ONU contre la Russie. M. Zelensky a aussi exhorté ses partenaires à apporter « une réponse plus forte au coup que la Russie a une fois de plus porté à notre population », et a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
L’armée russe frappe régulièrement loin à l’intérieur du territoire ukrainien, ciblant notamment des installations énergétiques et des usines, et tuant des civils. L’Ukraine ne dispose que d’un nombre limité de systèmes de défense antiaérienne.
Ces frappes surviennent alors que, sur la ligne de front dans l’Est, l’armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l’armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d’armes de la part des Occidentaux.