La journée avait plutôt bien commencé pour l’application Tea. « Grande nouvelle : nous avons officiellement quatre millions de femmes dans notre communauté », pouvait-on lire sur son compte Instagram, vendredi 25 juillet. Quelques heures plus tard, changement de ton. Dans un post bien plus solennel, l’entreprise annonce avoir « découvert un accès non autorisé » à l’une de ses bases de données, ayant notamment compromis des milliers de selfies de ses utilisatrices. L’épilogue d’une semaine mouvementée pour l’application la plus controversée du moment.
Lancée en 2023 par l’Américain Sean Cook, Tea a pour ambition de « donner aux femmes les outils dont elles ont besoin pour faire des rencontres en toute sécurité, dans un monde qui néglige leur protection », énonce le site de l’application. Entièrement réservée aux femmes – un selfie est obligatoire pour s’inscrire –, elle propose à ses utilisatrices de s’informer sur les hommes qu’elles rencontrent ou s’apprêtent à rencontrer : a-t-il eu des ennuis avec la justice ? Est-il marié ? Fréquente-t-il plusieurs femmes ?
Concrètement, chaque utilisatrice peut, anonymement, poster la photo d’un homme, pour demander si d’autres le connaissent, ou partager son avis à son sujet. Il est possible de commenter chaque photo ou d’y réagir avec un drapeau rouge ou vert. L’application propose aussi un outil de recherche inversée d’image afin de démasquer les « catfishers », qui s’approprient des photos d’autres hommes pour se faire passer pour eux. Tea permet également de recevoir une notification quand l’homme sur lequel une utilisatrice cherche des informations est mentionné.