Pas de lits pour tout le monde, alimentation sommaire, hygiène déplorable, manque de soins médicaux… Avec l’intensification des raids anti-immigrants aux Etats-Unis, les conditions se sont détériorées dans les centres de rétention où sont hébergés les étrangers en attente d’expulsion. « Le gouvernement américain maintient en détention de nombreuses personnes qui ne présentent aucun danger pour la sécurité publique dans des conditions qui portent atteinte à leur dignité et bafouent les droits humains fondamentaux », a alerté l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié le 21 juillet.
Selon l’organisation humanitaire, 85 des 181 centres où sont hébergés les sans-papiers arrêtés par les agences du département de la sécurité intérieure chargées de l’immigration – Immigration and Customs Enforcement (ICE) et Customs and Border Protection (CBP) – sont surpeuplés. Au 20 juin, un nombre record de 56 000 personnes se trouvaient en détention, soit une augmentation de 40 % par rapport à juin 2024. Plus de 70 % des interpellés n’avaient aucun antécédent criminel.
La situation est particulièrement critique en Floride, où deux morts, selon l’association, pourraient être liés à une absence de prise en charge médicale. Au centre de Krone, dans le comté de Miami-Dade, 1 800 personnes se disputent 611 lits. L’espace manque pour circuler et les détenus font état d’humiliations constantes. En juin, ils avaient formé un « SOS » humain dans la cour, visible d’hélicoptère, pour attirer l’attention sur leur situation.