Du premier ministre au ministre de la défense, en passant par le chef d’état-major des armées, les responsables indiens n’ont de cesse d’appeler à l’« autosuffisance » en matière de défense. Après la violente confrontation militaire qui a opposé l’Inde et le Pakistan au début du mois de mai, New Delhi veut redoubler d’efforts pour développer son industrie locale.
L’Inde est aujourd’hui tributaire des importations pour moderniser son armée et renforcer ses systèmes de défense contre le Pakistan et la Chine, avec lesquels elle partage des frontières disputées, à l’origine de plusieurs guerres dans la région. Le géant sud-asiatique est le deuxième importateur de matériel militaire dans le monde, juste derrière l’Ukraine, au cours de la période allant de 2020 à 2024, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Moscou demeure son principal fournisseur, mais la guerre en Ukraine a mis à mal les approvisionnements de pièces de rechange, contribuant à pousser le géant sud-asiatique à se tourner davantage vers les Occidentaux, mais aussi vers sa propre industrie. Entre 2016 et 2024, la production locale d’armement a ainsi doublé, passant de 7,2 milliards d’euros à 14,4 milliards avec une contribution du secteur privé à hauteur de 22 %.