Iron Man, double fictif d’Elon Musk au secours de l’Amérique

La scène se passe à Monaco en 2010. A l’écran, Pepper Potts fend la foule dans une élégante robe à pois pour aller saluer un Elon Musk bizarrement attifé, lui, avec sa veste blanche et sa chemise rayée très dépareillées – à cette époque, le propriétaire de Tesla et SpaceX arbore encore le style ingénieur endimanché de ses débuts. Il assiste sur la Riviera à un Grand Prix automobile auquel participe un certain Tony Stark, héritier et propriétaire de Stark Industries, l’un des principaux fournisseurs du complexe militaro-industriel américain. Les deux hommes évoquent un projet de jet électrique, et Stark félicite Musk pour les moteurs Merlin que SpaceX vient de tester avec succès.

Tout sonne vrai dans cette séquence et pourtant tout est fictif : la rencontre imaginaire est mise en scène dans Iron Man 2 (2010), réalisé par Jon Favreau. Dans la vraie vie, Musk est encore un entrepreneur en devenir. Il n’a toujours pas digéré son débarquement de PayPal, dont il était le directeur général en 2000. Il s’agace d’être la cible favorite de « Valleywag », le blog à sensations de la Silicon Valley, qui moque ses ambitions démiurgiques et lui prédit tous les six mois la faillite, quand les producteurs d’Iron Man 2 lui proposent d’apparaître à l’écran. Avec son phrasé singulier, il dialogue pendant quelques secondes avec les acteurs Gwyneth Paltrow et Robert Downey Jr dans un caméo très calculé.

Le personnage d’Iron Man – « l’homme de fer » – est né en 1963. C’est un super-héros des studios Marvel, et son créateur est Stan Lee (1922-2018). Le scénariste de comics prétendra après coup avoir volontairement inventé une figure urticante pour son lectorat progressiste des années 1960. La saga narre les aventures d’un jeune patron patriote. Héritier d’un inventeur de génie, Tony Stark fournit l’armée américaine en équipements novateurs. Le premier épisode démarre sur une visite au front de l’entrepreneur-VRP. Mais cette tournée promotionnelle vire au fiasco. Stark se retrouve grièvement blessé et prisonnier des Vietcongs. Pour survivre et s’échapper, il crée une armure, surpuissante, lui permettant tout à la fois de maintenir son cœur meurtri en vie et d’« infliger une bonne leçon » à ses geôliers.

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