Le bruit des casseroles heurtées par des spatules en bois se réverbère contre les parois des tours de HLM environnantes. « David Lammy, prends peur ! Nous allons t’envoyer à La Haye ! [siège de la Cour pénale internationale] », scande la centaine de manifestants munis de drapeaux palestiniens et de pastèques en papier rassemblés lundi 4 août au soir à Tottenham, un quartier populaire du nord de Londres, pour assiéger les bureaux du ministre des affaires étrangères.
« Quand les travaillistes sont arrivés au pouvoir l’été dernier, j’étais tellement enthousiaste, raconte Emilia (les manifestants cités par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom de famille), 26 ans, enveloppée dans un keffieh. Mais ils ont instantanément oublié toutes leurs promesses électorales. » Elle dit avoir l’impression que le parti ne respecte pas ses électeurs, « les prend pour acquis ».
Spike, 28 ans, qui tient une pancarte exigeant la démission de « Starmer, le génocidaire », est plus virulent encore. « Les travaillistes sont censés être le parti des ouvriers, des petites gens, mais ils ont renoncé à tous les principes sur lesquels leur existence est fondée, dénonce le jeune homme, le visage recouvert d’un bandana noir. Ils doivent démissionner immédiatement. »