« Quand je suis arrivé à l’aéroport de Paris - Charles-de-Gaulle, je me suis senti immédiatement en sécurité. Une connaissance d’Arménie m’attendait. Dans un grand sourire, elle m’a lancé un “Bienvenue chez toi”, et j’ai eu comme une impression de déjà-vu. On a pris sa voiture et elle m’a emmené à la gare Montparnasse, pour que je rejoigne une amie transgenre exilée à Angers. Je me souviens encore des tableaux noir et blanc, avec les noms des villes françaises. C’était comme dans les films. Dans le train, j’étais très stressé de louper mon arrêt. La dame à côté de moi me disait : “Terminus Angers”, mais je ne comprenais pas, je n’arrêtais pas de regarder ma montre.
On est arrivé de nuit. J’étais impressionné par toutes les lumières et l’agitation de la ville. Mon regard s’est arrêté sur un bus aux couleurs arc-en-ciel, comme le drapeau LGBTQI+. J’ai cru à une hallucination visuelle, mais mon amie m’a dit que nous étions dans une ville ouverte aux gens comme nous. J’étais si excité, j’avais envie de crier de joie et de refaire, ici et maintenant, mon coming out.