Figure emblématique du Bauhaus, l’architecte hongrois Marcel Breuer doit son statut de pape du piétement tubulaire à ses chaises B32 et B34, comme à son fauteuil Wassily, inspiré par un guidon de vélo. Le concept de structure tubulaire en acier évoque aussi la chaise longue LC4 et le fauteuil Grand confort signés par le trio moderniste Le Corbusier, Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret en 1928. Un siècle plus tard, ce piétement s’impose à nouveau dans nos intérieurs, à travers des assises rééditées et de nouveaux lancements.
Chez Cassina, qui produit et commercialise les icônes conçues par Charlotte Perriand et Le Corbusier, le piétement tubulaire est associé à d’autres pièces plus récentes du catalogue telles que le fauteuil de lecture Dodo, dessiné en 1998 par le Japonais Toshiyuki Kita. Flexform, lui, remet en lumière la chaise longue Ginger, lancée en 1984 d’après les multiples croquis d’Antonio Citterio, qui revendique l’influence du Bauhaus, du rationalisme et du travail de l’architecte-décorateur parisien René Herbst dans les contours élancés de sa méridienne à tablette.
Pour Knoll, ce retour en grâce prend la forme d’une chauffeuse et d’une banquette montées sur pieds en acier chromé, signées Florence Knoll. Elles font le pont entre le style de la décennie 1950 qui les a vues naître et les lignes contemporaines. Changement d’esprit et d’époque, avec la chaise pliante en tube d’acier Cox, d’Ikea, conçue en 1978 par Niels Gammelgaard, qui réapparaît sous un autre nom : Mofalla. Parmi les propositions récentes équipées de pieds tubulaires chromés, citons le fauteuil bridge Vik imaginé par Thibault Desombre pour Ligne Roset. Ou le modèle Lounge Chrome de HKLiving, dont la structure étincelante semble gonflée à l’hélium.