Le président américain, Donald Trump, a décidé, lundi 11 août, de prolonger de quatre-vingt-dix jours la détente avec Pékin sur le front des droits de douane, à quelques heures de la fin théorique de cette trêve entre les deux puissances. Il a signé un décret pour officialiser ce prolongement.
La Chine « continue de prendre des mesures importantes (…) pour répondre aux préoccupations des Etats-Unis en matière de sécurité économique et nationale », a écrit le président américain, ajoutant avoir déterminé qu’il « était nécessaire et approprié de maintenir » cette trêve jusqu’au 10 novembre.
Engagés au printemps dans un affrontement commercial à coups de droits de douane exorbitants, d’un pourcentage à trois chiffres, Pékin et Washington avaient fini par conclure une trêve de quatre-vingt-dix jours en mai à Genève. Cet accord a temporairement fixé à 30 % la surtaxe américaine sur les produits chinois, tandis que les taxes de Pékin sur les produits américains s’élèvent à 10 %.
Plusieurs cycles de négociations impliquant des hauts responsables des deux côtés ont ensuite eu lieu à Londres puis à Stockholm, pour éviter un nouvel embrasement et maintenir la trêve sur les rails, sans que celle-ci ne soit alors officiellement prolongée au-delà du 12 août.
Plus tôt dans la journée de lundi, Donald Trump avait affirmé que les négociations se déroulaient « plutôt bien ». « Nous verrons ce qui arrivera. (…) La relation entre le président Xi [Jinping] et moi est très bonne », avait aussi déclaré le chef de l’Etat à la presse depuis la Maison Blanche.
Pékin avait rapporté de son côté souhaiter une issue « positive » dans les négociations avec Washington. « Nous espérons que les Etats-Unis travailleront avec la Chine pour respecter l’important consensus atteint lors de l’entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat… et s’efforceront d’obtenir des résultats positifs sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuels », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Lin Jian, dans un communiqué.
Le représentant au commerce américain, Jamieson Greer, avait déclaré, à l’issue des négociations en Suède, que Donald Trump aurait le « dernier mot » sur toute prolongation d’une trêve tarifaire. Le président américain semblait déterminé à obtenir des concessions de dernière minute. Dans la nuit de dimanche à lundi, il avait publié un message sur sa plateforme Truth Social, appelant la Chine à « quadrupler ses achats de soja américain ».
Le président américain a par ailleurs fait savoir lundi, par un communiqué publié sur le même réseau, que l’or resterait exempté des nouveaux droits de douane qu’il a mis en place. Après un article du Financial Times et la publication d’un document des douanes américaines, les investisseurs s’étaient inquiétés en fin de semaine dernière de voir certains lingots finalement taxés. Le métal précieux avait alors franchi un nouveau record.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux Etats-Unis. Celles-ci vont de 10 à 50 % selon les situations et les pays, sans compter les droits de douane frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre).
Le chef de l’Etat menace d’en imposer d’autres au nom de la protection de l’industrie nationale, sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, notamment, ou en réprimande politique pour certains pays.