Cinq mois après que la Cour suprême a obligé le gouvernement espagnol à prendre en charge les demandeurs d’asile mineurs arrivés seuls sur les îles Canaries, leur transfert vers la péninsule a commencé, lundi 11 août. Un premier groupe de dix jeunes, neuf Maliens et un Sénégalais, est parti de l’archipel, situé face aux côtes africaines. Leur destination a été maintenue secrète afin de ne pas provoquer de levée de boucliers dans les communes concernées, alors que le pays fait face à une augmentation des discours et manifestations xénophobes et racistes attisées par le parti d’extrême droite Vox, et que les régions autonomes, gouvernées par le Parti populaire (PP, droite) rechignent à les accueillir.

Des quelque 5 200 mineurs étrangers non accompagnés accueillis dans des structures plus ou moins précaires aux Canaries, près d’un millier de jeunes demandeurs d’asile, essentiellement originaires du Mali, sont concernés. Ils devraient être peu à peu envoyés dans des centres de protection internationale sur la péninsule. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé un plan spécial, doté de 40 millions d’euros, visant à aménager 1 200 places d’accueil et soulager ainsi les îles Canaries, dont les installations sont saturées.