A Tokyo, dans le repaire de contre-culture du designer Jun Takahashi, créateur de la marque Undercover

Perdu dans un quartier résidentiel de Tokyo, le drôle de bâtiment se fond dans le décor. Dans la rue en pente, surlignée de fils électriques bien en évidence, les passants s’étonnent de voir le photographe se contorsionner pour réussir à saisir cet édifice : un bâtiment de verre et de brique sur lequel s’appuie un conteneur de 10 mètres de long qui semble flotter, comme par magie, à 3 mètres au-dessus du sol.

Qui sait qu’ici sont installés les bureaux d’un des plus éminents designers de mode japonais ? Seuls indices extérieurs sur l’identité du propriétaire : sa Mercedes grise garée devant et, sur la porte noire, une inscription, « Under Cover Laboratories ». Autant dire que le lieu, presque anonyme, est en accord avec le goût du secret qui entoure la marque, Undercover, fondée en 1990.

Voilà bientôt vingt-cinq ans que son fondateur, Jun Takahashi, 55 ans, a investi cet espace sur trois étages et un sous-sol. « A l’époque, je n’avais aucun goût très défini en termes d’architecture », se souvient-il par un après-midi ensoleillé dans son bureau. En 2001, il lance donc un appel à projets et se laisse séduire par les hauteurs sous plafond et par ce conteneur en lévitation si singulier, proposés par le cabinet d’architectes d’Astrid Klein et Mark Dytham, duo britannique basé à Tokyo.

Aménagé en quelques mois, l’endroit est devenu son repaire. Aujourd’hui, une quarantaine de professionnels – sur la centaine qu’Undercover emploie – s’y retrouvent. Au premier étage, les responsables de production. Au second, l’atelier, ses modélistes et couturiers, qui évoluent entre les rouleaux de tissu et les machines à coudre. Jun Takahashi, lui, occupe le troisième. Il laisse venir à lui ses équipes lorsqu’il s’agit de valider un patron ou de sélectionner un imprimé.

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