Un olivier planté à Epinay-sur-Seine en mémoire d’Ilan Halimi, un jeune Français de confession juive séquestré et torturé à mort en 2006 par le « gang des barbares », a été abattu de façon malveillante, a fait savoir le maire de la ville, Hervé Chevreau, à l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 14 août. Les faits se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi, a précisé l’élu.

Une enquête a été ouverte, a déclaré à l’AFP vendredi, Julien Charles, préfet de Seine-Saint-Denis alors présent à Epinay-sur-Seine aux côtés du grand rabbin de France, Haïm Korsia. Le représentant de l’Etat a jugé « important » de se rendre là où l’olivier a été abattu « pour dire (…) que l’enquête aboutira, qu’on réussira à identifier l’auteur de ces faits, qu’il sera traduit devant la justice ». Le maire d’Epinay-sur-Seine avait porté plainte dès jeudi pour dégradation.

Le président de la République, Emmanuel Macron a assuré vendredi que la République serait « toujours intransigeante » face à l’antisémitisme. « Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien : la nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine », a fait part le chef de l’Etat sur X.

Le premier ministre, François Bayrou, a aussi dénoncé vendredi « la haine antisémite » de ceux qui ont abattu l’arbre qu’il a qualifié de « vivant rempart contre l’oubli (…). Nul crime ne peut déraciner la mémoire. La lutte jamais achevée contre le mortel poison de la haine est notre devoir premier », a-t-il écrit sur X.

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, « cette réaffirmation violente de l’antisémitisme à la face de la société est quelque chose d’extrêmement douloureux », a-t-il déclaré auprès de l’Agence France-Presse. « Il n’y a rien de plus lâche, et les assassins de sa mémoire ne valent pas mieux que ceux qui lui ont pris la vie il y a vingt ans. »

Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital en février 2006.

Mathieu Hanotin, président de l’établissement public territorial Plaine Commune, auquel appartient Epinay-sur-Seine, a condamné après l’abattage de l’olivier « un acte de vandalisme portant atteinte à la mémoire collective de ce meurtre antisémite ». Il s’est engagé dans un communiqué « à ce qu’un nouvel arbre commémoratif soit replanté dans les meilleurs délais ».

Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi avaient été vandalisés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée.

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